EDF - Le Livre Blanc

Jean-Marc Jancovici défend l’idée de la décroissance économique comme seul moyen d’éviter un effondrement de nos civilisations. Selon lui, nous ne pouvons pas atteindre la neutralité carbone et préserver les ressources naturelles tout en continuant à viser un taux de croissance positif. D’après le rapport Meadows, toute forme d’augmentation de la production, même avec des énergies « vertes », nous amènerait inexorablement à un instant vers 2050-2100 où le système s’effondre sur lui-même. Sa thèse s’appuie sur l’idée que notre économie s’est construite avec l’idée que les ressources étaient infinies et à disposition. Nous avons utilisé certaines de ces ressources pour produire de l’énergie et ainsi augmenter notre productivité. Notre croissance repose donc essentiellement sur l’énergie, or celle-ci est, et a toujours été, malgré les innovations technologiques, majoritairement fossile et très polluante. Il y a donc une incompatibilité qui apparaît, dû à une limite sur les énergies. La croissance verte est en soi un oxymore puisque même si l’on parvenait à décarboner nos énergies, il resterait la question du stock disponible de ressources naturelles, qu’elles soient destinées à la production d’énergie ou directement à la consommation, comme la nourriture ou l’eau par exemple. Il faut sortir d’un débat purement économique et parler de sobriété. Selon Jean-Marc Jancovici, une large partie de la population soutient déjà l’idée de la décroissance. Il souhaite donc l’organisation de véritables débats publics sur le sujet afin de permettre une prise de conscience des acteurs politiques et la mise en place d’une réglementation contraignante. Il privilégie des politiques fortes, incluant des volets de financement et de formation, plutôt que des mesures incitatives comme la taxe carbone. Le processus de décroissance a en réalité déjà commencé. D’une part car les pics de production de la plupart des gisements d’énergies fossiles ont déjà été atteints, et d’autre part car la croissance est aujourd’hui artificielle, ne se basant que sur des actifs fictifs ou déjà existants. Cependant, les mesures ne sont actuellement pas suffisamment rapides au regard de l’urgence climatique. Ce que l’on retient : le matériau livré Il faut sortir d’un débat purement économique et parler de sobriété. La faim du monde - Jean-Marc Jancovici EDF 21 Visions d’experts Le Livre Blanc

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