EDF - Le Livre Blanc

Pour faire face au dérèglement climatique, Adair Turner porte une double conviction technologique : la nécessité et la possibilité de décarboner l’économie sur le long terme par l’électrification le plus large possible des usages. Le passage par l’électricité verte est nécessaire dans la mesure où elle est la seule condition techniquement et économiquement envisageable pour un avenir durable. Il est aujourd’hui possible de développer des systèmes électriques massivement renouvelables grâce aux solutions technologiques existantes. En effet, ces technologies décarbonées prouvent leur viabilité pour l’avenir : elles sont de plus en plus accessibles, utilisent de moins en moins de ressources naturelles rares et peuvent mutuellement compenser leurs lacunes singulières comme l’intermittence du vent par exemple. De plus, la chute de leur prix et du prix de l’électricité les rendent économiquement viables, tant pour les investisseurs que pour les consommateurs. Nous pouvons imaginer des scénarios énergétiques se passant du nucléaire, notamment du nouveau nucléaire dont le prix augmente. Cependant, dans les pays où il est présent, il serait dommage de se priver de cette électricité décarbonée. Il existe bien sûr des différences de rythme à opérer la transition énergétique : ce rythme dépend des secteurs économiques. Mais malgré cela, grâce aux engagements et à la prise de conscience collective ainsi qu’aux solutions technologiques comme l’hydrogène vert, la neutralité carbone peut être atteinte en 2050. Cette dynamique d’un système électrique vert est une véritable révolution industrielle, avec des conséquences significativement faibles sur l’environnement au regard de celles induites par le système actuel des énergies fossiles. Cette révolution doit être accompagnée de politiques fortes pour faire appliquer ces résolutions, impulser des investissements et protéger les plus pauvres des coûts de cette révolution. Cela passe autant par de l’incitation, comme avec le prix du carbone, que par de la réglementation, en fonction des secteurs et des besoins. Adair Turner pointe néanmoins la lenteur de notre système à développer et déployer massivement ces technologies face à l’accélération de la hausse des températures, ainsi que l’inefficacité des solutions technologiques actuelles s’agissant de l’alimentation et des terres agricoles. De ce fait, et jusqu’à ce que nous soyons parvenu à résoudre ces problématiques, nous devons transformer nos modes de vie par des choix plus sobres : baisse de notre consommation de biens et services ou encore de nourriture hautement émettrice de carbone à la production (viande par exemple). Ce que l’on retient : le matériau livré La nécessité et la possibilité de décarboner l’économie sur le long terme par l’électrification le plus large possible des usages Homo « technologicus » - Adair Turner EDF 33 Visions d’experts Le Livre Blanc

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