EDF - Le Livre Blanc

Thomas Sterner avance que l’analyse économique de nos actions doit être faite à l’aune de leurs coûts actuels mais aussi des bénéfices retirés à l’avenir, et cela pour en déduire un optimum. Il défend une analyse croisée entre le changement climatique, ses conséquences et les coûts économiques induits. Cela l’amène à déconstruire l’idée d’une croissance unique et propose des instruments et des politiques économiques différenciés selon les secteurs et le niveau de développement des régions. Des leviers économiques comme le prix du carbone ou le progrès technique en général ne peuvent être pensés de manière homogène et globale. Le modèle DICE, créé par le prix Nobel William Nordhaus, cherche justement à déterminer les conséquences sur la croissance économique de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Les travaux de Thomas Sterner cherchent à améliorer ce modèle et à l’ajuster sur la base des prévisions réelles des scientifiques. Ils questionnent également la notion de croissance : l’économiste explique que chaque degré de température supplémentaire amènerait à perdre une grande quantité de points du PIB, indice classique de mesure de la croissance. On ne peut donc plus chercher une croissance à tout prix. De plus, la croissance n’est pas uniforme. Toutes les régions du monde n’émettent pas autant de carbone que la Chine ou les Etats-Unis. A contrario, l’augmentation de richesse des habitants pauvres dans les pays en voie de développement aurait peu d’impact sur le climat. De même, tous les secteurs ne polluent pas de la même manière et seuls les moins polluants ou ceux qui parviennent à développer des solutions technologiques décarbonées devraient être autorisés à croître. Nous devons opérer un changement structurel et des choix de société pour décider ensemble de ce que l’on produit et de ce que l’on consomme. Des leviers économiques existent même s’ils comportent toujours des difficultés et des conditions pour leur mise en place. Le prix du carbone, des climate clubs ou le progrès technique sont autant d’instruments utilisables pour décarboner l’économie et éviter de tomber dans la décroissance qui serait néfaste pour les emplois, les salaires, le niveau de vie etc... Cependant, Thomas Sterner avoue ne pas savoir si une croissance soutenable pour la planète est réellement possible, les économistes ayant du mal à mesurer les risques et les incertitudes que présentent toutes les autres crises environnementales. À cela s’ajoute le fait que les principaux pays pollueurs ont du mal à intégrer ces exigences dans leurs politiques, peut-être par crainte de perte de compétitivité si les autres s’en dispensaient. Mais loin de se décourager, l’économiste plaide pour des technologies sans carbone et qui soient réellement adaptées à nos besoins. Ce que l’on retient : le matériau livré Le prix du carbone, des climate clubs ou le progrès technique sont autant d’instruments utilisables pour décarboner l’économie Chacun joue ses dés - Thomas Sterner EDF 29 Visions d’experts Le Livre Blanc

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