EDF - Le Livre Blanc

Patrick Artus défend une vision macro-économique de la baisse de croissance comme investissement. Elle ne correspond pas tant à une baisse du PIB sur le long terme mais à une réduction drastique de la consommation pour permettre de financer les investissements nécessaires à la transition énergétique. La décroissance doit s’étendre sur une période d’environ vingt ans avant de pouvoir reprendre une croissance verte. La transition écologique doit passer par une destruction progressive du capital polluant (les usines à charbon par exemple) pour bâtir un nouveau stock plus propre. Mais cette période risque de se traduire par une baisse du niveau de vie, une baisse de la production, et risque d’entrainer une perte de plusieurs points de PIB. Afin d’amortir les coûts sociaux et économiques liés à ces risques, Patrick Artus suggère d’opérer une décroissance de la consommation, notamment en favorisant l’épargne des plus aisés, afin de financer ces investissements transitifs et amortir le choc des moins aisés. Cela induit donc l’adoption de modes de vie plus sobres. La question de l’emploi se pose, des millions d’emplois vont devoir laisser leur place à des millions d’autres, mais dans des régions, des secteurs, et avec des compétences et des salaires différents. Cette transition risque d’être rapide et nécessite de développer la formation, le transfert de compétences, la mobilité géographique etc… afin qu’elle ne soit pas brutale. Tous ces coûts vont devoir être amortis par l’État, notamment les investissements verts qui ont un taux de rentabilité plus faible. La puissance publique est la mieux à même de répondre à la question des inégalités et des externalités générées par cette transition. De plus, elle aura à assurer une redistribution pour couvrir les coûts sociaux sur les plus pauvres, mais aussi une réglementation de l’offre sur certains secteurs. Néanmoins, on ne peut pas confier tous les risques à l’État, dans la mesure où ils pèsent sur le pouvoir d’achat des populations. L’incitation par la fiscalité s’avère plus efficace sur certains pans du marché. De plus, le secteur privé doit se responsabiliser. Les entreprises et les investisseurs privés doivent accepter que la redistribution et le financement des investissements passent par une rentabilité plus faible et une taxation sur le capital pour financer la redistribution. Heureusement, il semble qu’une prise de conscience se fasse sur le secteur européen, qui privilégie de plus en plus une finance verte. Il semble pour conclure que la plus grande difficulté de cette transition sera sociale et pèsera fortement sur la population et notamment les plus pauvres. Il s’agit donc de réussir à les protéger par la contribution des autres acteurs de l’économie. Ce que l’on retient : le matériau livré la plus grande difficulté de cette transition sera sociale et pèsera fortement sur la population et notamment les plus pauvres. Moins de biens - Patrick Artus EDF 37 Visions d’experts Le Livre Blanc

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