EDF - Le Livre Blanc

Sir Partha Dasgupta est un fervent défenseur de l’idée que la nature doit être pensée comme part intégrante de l’équilibre économique, sous la forme de ce qu’il appelle le « capital naturel ». Le fait est que la pensée économique a toujours eu du mal à intégrer la biosphère dans sa définition de la richesse ; elle est perçue comme gratuite et à disposition. Il est nécessaire d’opérer un changement de système de consommation et des institutions qui le portent. L’économie mondiale a privilégié le capital humain, permettant ainsi d’augmenter en moyenne la richesse de la population mondiale. Mais cela s’est produit au détriment des écosystèmes, c’est-à-dire du capital naturel, qui sont pourtant au fondement même de notre capacité à nous développer. Son travail consiste à démontrer la nécessité d’une recherche de l’équilibre entre ces deux stocks de capitaux, en proposant la notion de richesse inclusive, respectueuse de la biodiversité. Les pays pauvres sont d’ailleurs les premiers impactés par ce déséquilibre puisque leur économie dépend directement des ressources naturelles. Les populations subissent directement les externalités négatives du libre-marché, à savoir les éboulements de terrain, les incendies etc… sans pouvoir les répercuter sur les prix d’exportation, contribuant ainsi à générer un sous-développement de leur économie, des inégalités et une destruction de la biodiversité locale. Face à cette inégalité d’impact de la crise environnementale, Partha Dasgupta recommande la création d’institutions transnationales capables de prélever des taxes sur l’utilisation humaine de ce capital naturel, des biens communs mondiaux tel que l’océan. Cette taxe aurait pour objectif de financer une protection de la planète, pilotée par ces institutions. Il ne suggère pas une décroissance économique mais un changement de paradigme économique et technologique, qui doit moins viser le travail humain que la préservation de la planète. Il manque aujourd’hui d’institutions capables d’inciter à une consommation et une production qui soit conforme au bien commun. Les nations et les institutions actuelles manquent cruellement de vision et de courage politique. Il prend pour exemple la focalisation sur le PIB, qui est un indicateur de court terme alors que nous avons besoin de voir à long terme. D’où la promotion de nouveaux indicateurs comme la richesse inclusive. Ce que l’on retient : le matériau livré La création d’institutions transnationales capables de prélever des taxes sur l’utilisation humaine de ce capital naturel, des biens communs mondiaux tel que l’océan. La richesse inclusive - Partha Dasgupta EDF 41 Visions d’experts Le Livre Blanc

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