Estelle Cantillon soutient une approche holistique et systémique de la décarbonation et de la transition écologique. Les activités humaines sont interconnectées les unes aux autres et il est nécessaire, si l’on veut pouvoir penser cette transition dans son ensemble, de penser de nouvelles formes d’organisation de société. Les émissions de CO2 liées à chaque secteur économique tirent leur origine d’une combinaison de trois facteurs : la production, l’intensité énergétique utilisée et l’intensité carbone liée à cette énergie. Si l’on souhaite réduire ces émissions, il s’agit d’identifier, de manière systématique pour chaque secteur les leviers qui existent pour chacun de ces trois facteurs. Cependant, les prévisions des évolutions technologiques et économiques sont complexes dans la mesure où l’adoption des solutions dépend d’une multitude de facteurs : économiques, comme l’effet rebond notamment, mais aussi politiques, sociaux ou philosophiques. Nous pouvons prendre l’exemple du prix du carbone qui est promu par les économistes depuis plusieurs années, mais qui se heurte à une réalité politique, sociale et même éthique, hostile à cette mesure. Il est nécessaire d’élargir la réflexion en adoptant une approche holistique de la transition écologique. Nos économies sont complexes et forment un système, c’est-à-dire un ensemble d’éléments reliés les uns aux autres. Si nous souhaitons faire évoluer ces éléments, nous devons nous autoriser à penser une « table rase » et libérer l’inventivité en termes d’organisation de société. Il s’agit de rechercher des solutions transversales à l’ensemble du système, des nouvelles formes de coopération ou encore d’imaginer des formes d’économie comme l’économie circulaire ou l’économie de la fonctionnalité. Les politiques publiques ont un rôle à jouer, sous la forme de réglementation, de redistribution ou d’urbanisme. Mais tout le monde doit pouvoir agir, par le biais d’expérimentation locale mais aussi d’adaptation de notre mode de consommation et d’investissement, en particulier pour les plus aisés. Il y a un exercice de pédagogie à avoir sur les bénéfices retirés de ces changements, qui ne sont pas seulement des atteintes à notre confort mais qui sont des bienfaits en termes de santé mentale, physique, de lien social, de pollution sonore et d’environnement. Enfin, cette exigence holistique tient aussi à l’intégration de toutes les différentes composantes de l’écosystème comme la biodiversité, qui ont toutes un impact important. Ce que l’on retient : le matériau livré Les politiques publiques ont un rôle à jouer, sous la forme de réglementation, de redistribution ou d’urbanisme. Une règle de 3 - Estelle Cantillon EDF 45 Visions d’experts Le Livre Blanc
RkJQdWJsaXNoZXIy MTA5MjA=