EDF - Le Livre Blanc

Qu’est qui vous a le plus marqué dans ce cycle ? Ce qui m’a marqué, c’est l’écart entre constats scientifiques et discours dominant des économistes et dirigeants. La majorité des prises de parole affichent encore des théories qui reposent sur la croissance éternelle du PIB. Et ce malgré les (très) nombreuses publications scientifiques, notamment du GIEC (3ème volet du 6ème rapport de synthèse) et de l’agence européenne de l’environnement («decoupling debunked»). Gouverner (entreprises ou pays) c’est prévoir (le changement de modèle), non ? Est-ce que ces conférences vous ont fait évoluer dans votre vision de la conciliation entre préservation de la planète, bien-être et développement ? Pas tant, non. J’ai affiné ma compréhension. Surtout sur les questions économiques (pourtant essentielles, éminament politiques et nous concernant toutes et tous). Ces 8 conférences et nos échanges entre ice makers m’ont surtout conforté dans l’idée que l’innovation sera sociale et non technologique. Trouver ensemble comment avoir envie d’aller vers un meilleur partage des richesses et des contraintes, dans une sobriété heureuse. Et y aller ! Dès maintenant et avec les bons ordres de grandeur. Quels seraient les intervenants rêvés sur ces questions ? J’ai 3 thèmes en tête : - Biais cognitifs expliquant l’écart entre compréhension des crises et inaction collective (Thibaud Griessinger). - Décroissance planifiée ou récession subie (Timothée Parrique). - Mythes et réalités des dettes, réformes économiques en cours ou à venir (Jézabel Couppey-Soubeyran). 3 actions ou objets dont vous êtes prêt à vous passer pour la préservation de la planète ? J’évite l’avion (facile, avec des enfants en bas âge) et la viande (arrêter n’est pas encore mon objectif ). Je limite mes achats numériques. J’aimerais pouvoir me passer de voiture, mais j’en suis (très) loin. Mes contradictions personnelles m’encouragent à jouer collectif. Sur cette question de la mobilité comme sur d’autres, il nous faut des infrastructures. Il nous faut un plan. Et de l’envie ! Au bout du cycle : optimiste ou pessimiste ? Optimiste en voyant notre liberté de parole. La croissance verte, impliquant découplage total entre croissance du PIB et croissance des pressions environnementales, n’existe pas. Cette vérité n’est plus taboue. Pessimiste en voyant le technosolutionisme de certain.e.s, souvent les plus à même d’agir. Benjamin Bouchout Ingénierie hydraulique EDF Benjamin Bouchout EDF 59 En coulisses - Retour d’une expérience Le Livre Blanc

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